Actualités de Cohérence

La reco lecture de Marc Pouvreau : Premières Secousses

Ce document paru aux éditions la Fabrique, écrit à plusieurs mains par des militantes et militants des « Soulèvement de la terre » mériterait à notre avis d’être largement diffusé dans nos associations .

Son élaboration collective ne nuit pas à la clarté du propos. L’alternance de réflexions stratégiques avec le récit très vivant de combats qui ont émaillés l’actualité de ces derniers mois en font un manuel de référence et de soutien pour les combats à venir.

Sa lecture permet tout d’abord de faire la clarté sur les finalités de leur combat et de leurs méthodes et de remettre en cause les tentatives du ministre de l’intérieur et des organisations corporatives traditionnelles d’en faire des voyous assimilés aux « Black blocks ».

Les Soulèvements de la terre se réclament de la rencontre de 200 personnes dans la ZAD de Notre Dame des Landes en janvier 2021 et issues de jeunes groupes notamment Extension Rébellion et Youth for Climate. Ils s’ancrent dans les territoires et revendiquent une agriculture paysanne ou plus généralement la création de comités locaux « résolus à stopper les chantiers qui menacent d’anéantir nos lieux de vie »

Leurs actions se caractérisent par la suspension plus ou moins longue d’une infrastructure responsable du ravage écologique, l’arrêt d’un chantier, une occupation des terres mise en culture ou l’installation de lieux de vie. Elles prennent la forme de mobilisations publiques portées par de foules disparates ayant un impact concret susceptible de marquer l’opinion publique : des défilés joyeux et inventifs plutôt que des revendications traditionnelles. Ces participations donnent lieu à des partages d’expériences, gage de renouvellement pour renforcer les démarches locales .

Leur projet : «  faire atterrir l’Écologie, Pour une lutte terre à terre »

Plutôt que de sauver la planète (qui n’a pas eu besoin des humain.e.s…) mieux vaut partir du constat que la crise écologique qui réclame « le soin et la défense des terres et de l’eau et de mondes habitables »est très liée à la question sociale c’est à dire nos conditions d’existence et le partage des ressources auxquelles s’ajoutent la question coloniale qui se prolonge à travers le pillage de la planète à la recherche des terres rares . C’est à une véritable remise en cause du monde capitaliste clairement affirmée qui passe par la lutte pour les Communs considérée comme le véritable levier susceptible de faire sens et de prolonger la lutte.

La question de la violence ?

Comme esquissée dans la présentation de leur forme d’action leur démarche transversale et la coalition de plusieurs pôles d’intérêts cristallisés sur la conquête d’une « zone à défendre» n’exclut pas le passage en force par la destruction de biens d’équipement. Non seulement elle n’est jamais gratuite mais elle ne doit pas être contre productive.

Cette question est longuement traitée d’un point de vue historique s’inscrivant dans les luttes sociales depuis le XIX siècle. La destruction des machines à tisser par les   canuts «  comprise » d’un point de vue social prend une tout autre dimension au regard de la crise écologique et de la responsabilité imputable au capitalisme. Ainsi la tolérance voire plus dont font preuve les autorités à l’égard des exactions commises par les organisations agricoles traditionnelles ne devraient pas cesser de nous interroger.

Marc Pouvreau de Nature et Culture – administrateur et trésorier chez Cohérence

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