Les rencontres des transitions – Webinaire #11
Transition, à vous l’action ! Le Labo citoyen de la Bretagne Romantique
Le 6 mars 2025, de 13h à 14h

Le Labo Citoyen, porté par la Communauté de communes Bretagne romantique, est un appel à projets visant à soutenir des actions concrètes pour la transition écologique. Il encourage la participation active des habitants, associations, écoles et communes du territoire. Les projets retenus bénéficient d’un soutien financier de la communauté de communes et d’un accompagnement technique par l’association Des Idées Plein La Terre. En complément, chaque année, des événements comme le Labo-tour et la rencontre des porteurs de projet sont organisés pour promouvoir et valoriser les initiatives lauréates. Le dispositif est animé par un jury dédié, composé d’élus communautaires et de membres de la société civile.
Avec Sébastien Delabroise – Vice-président en charge de la transition écologique et la mobilité et Mélanie Chesnais – Responsable du service environnement, énergie et mobilité de la communauté de communes de la Bretagne Romantique.
Lien vers l’enregistrement de l’intervention : https://youtu.be/SPOY29cfj8k
Retranscription de la séquence de questions avec le public
Ce projet de Labo citoyen a-t-il pu inspirer les communes du territoire à mener des projets d’implication citoyenne, par exemple des budgets participatifs ?
Mélanie Chesnais : Aujourd’hui il me semble que trois communes du territoire mènent des budgets participatifs avec leurs habitants.
Observez vous un « effet rebond » du labo citoyen sur la participation citoyenne à d’autres consultations sur le territoire (ex. PLUI, PCAET, chantiers participatifs, etc.) ?
Sébastien Delabroise : Déjà lors de l’élaboration du PCAET nous avions observé eu une forte mobilisation citoyenne. Le Labo citoyen lui-même est une émanation du PCAET. Pour le PLUI, que nous avons finalisé il y a peu de temps, nous avons eu une participation de 80 personnes dès le lancement. Pour un territoire de 35000 habitants c’est déjà pas mal !
Mélanie Chesnais : Nous nous associons aussi avec la population sur d’autres sujets. Sur le plan mobilité de la communauté de commune et le projet alimentaire et agricole territorial (PAAT). Aussi, certains ateliers citoyens amènent beaucoup de monde (ex. ciné-débat). Donc oui on sent un intérêt des habitants du territoire. Et petit à petit, on dépasse progressivement le cercle des « convaincus ».
Sébastien Delabroise : Un bon exemple est une projection d’un ciné-débat que l’on a dû refaire car la salle était pleine la première fois !
Vous avez évoqué un déséquilibre dans le nombre de projets proposés entre l’ouest et l’est de la communauté de commune, comment est-ce que vous l’expliquez ?
Sébastien Delabroise : L’ouest de la communauté de commune (qui accueille plus de projets lauréats) a une densité de population semi-urbaine plus importante du fait de la présence de l’axe routier St-Malo-Rennes. A l’est, la population est plus rurale et semble moins sensible aux enjeux de la transition écologique, peut-être du fait que leur environnement proche soit encore relativement « préservé » par rapport à l’ouest.
Comment sont sélectionnés les membres de la société civile au sein du Labo citoyen ? Y a-t-il un turn-over ?
Mélanie Chesnais : Au démarrage du projet les participants étaient en grande partie des habitants très engagés sur la concertation citoyenne autour du PCAET, qui ont tout de suite manifesté leur intérêt pour participer au Labo citoyen. Ensuite, les rencontres annuelles des porteurs de projets sont l’occasion d’un appel à candidature auprès des anciens lauréats. Sinon le recrutement fonctionne grâce au bouche-à-oreille.
Le budget alloué par le Labo citoyen peut-il se rajouter à d’autres subventions, délivrées par exemple par une commune du territoire ?
Mélanie Chesnais : Les co-financements sont fortement valorisés dans la sélection du projet, qu’ils émanent de la commune, la fondation du patrimoine, la région, le département, etc.
Avez-vous observé la fusion de certains projets lauréats lorsque des synergies émergent ? A quel stade du processus de sélection ? Le Labo citoyen recommande-t-il ces regroupements ?
Mélanie Chesnais : Oui ces fusions existent, à différents stades de la sélection. C’est là que l’accompagnement par Des idées plein la terre prend tout son sens, en amont et en aval pour permettre aux projets de gagner en maturité, et mettre en réseau les candidats.
Combien de temps l’associationDes idées plein la terre consacre-t-elle par projet ?
Mélanie Chesnais : Des idées plein la terre accompagne le projet de sa création au bilan. L’accompagnement aval était jusqu’alors peu connu par les porteurs de projet. Pour l’année à venir, nous souhaitons favoriser cet accompagnement en dédiant le mois qui suit le dépôt des projets (clôture des dépôts fin-septembre) à la mise en lien entre l’association et les porteurs de projet.
Sur 62 projets déposés, 45 lauréats, qu’est ce qui a pu motiver le refus de certains projets ?
Sébastien Delabroise : Certains projets ne rentraient pas du tout dans le cadre du Labo citoyen (par exemple une demande d’un loyer ou d’un véhicule pour une activité personnelle). Au début du labo, certains projets proposés dirigés plutôt vers l’économie et l’artisanat pouvaient aussi prétendre au Pass commerce et artisanat ce qui créait un doublon. Aujourd’hui, nous ne retenons plus ces projets. Le Labo fait aussi attention à la redondance de certains projets par rapport aux éditions précédentes. Malgré tout, la diversité des projets retenus reste élevée. On a des projets de végétalisation de cour d’école. Dernièrement un lycée professionnel a été lauréat pour une ruche connectée. Autour de la mobilité on a pu récompenser des vélos triporteurs dans des EHPAD. Des tiers-lieux, marchés ambulants et lieux de réparation et réemploi.
Mélanie Chesnais : Un autre projet portait autour de la conception par les habitants de capteurs à particules fines, dans le cadre du projet mondial Sensor Community.
Parmi les projets retenus quels ont pu être vos « coups de cœur » ?
Sébastien Delabroise : Chaque année on a un « coup de cœur » ! Cette année c’était un projet porté par les Moutons électriques autour du reconditionnement de matériel informatique, en lien avec Ordi Grand Ouest et une association du territoire.
Des habitants qui ne sont pas constitués en association peuvent-ils répondre au Labo citoyen ?
Mélanie Chesnais : Ces cas-là nécessitent des discussions en amont du dépôt, puisque l’on ne peut pas leur verser de subvention directement. Mais la communauté de commune peut acheter du matériel nécessaire à la réalisation de leur action. Par exemple, pour une personne qui souhaitait former des instituteurs et institutrices à la Fresque du Climat, la communauté de commune a acheté une vingtaine de lots de jeux pour l’animation.
Est ce qu’il y a une volonté/nécessité d’augmenter le budget du Labo citoyen dans les prochaines années ?
Sébastien Delabroise : Tout dépendra du succès du Labo citoyen dans les années à venir ! Dans les premières années du Labo nous proposions deux sessions par an. Maintenant nous sommes à une par an. Le défi pour la suite est de continuer à faire émerger des projets réellement innovants. Les « cafés citoyens » participent à ce nouvel élan.
Quelle est la place des jeunes adultes dans les candidatures à l’appel à projet ?
Mélanie Chesnais : C’est assez rare. Nous avons eu un seul cas de figure. Un groupe de jeunes qui voulaient créer un skatepark. Même si le projet était à la limite des thématiques couvertes par le Labo citoyen, ils ont pu bénéficier d’un accompagnement technique et d’une aide financière symbolique.
Cet entretien est une synthèse des échanges qui ont suivi l’intervention. Les propos ont été adaptés afin de refléter l’essence des discussions tout en en facilitant la compréhension et la lisibilité.