Condensé d’un article du Monde du 8 avril 2020 de Perrine Mouterde.
Ce constat est établi par des scientifiques depuis de nombreuses années, l’OMS l’a clairement envisagé dans plusieurs publications. Il était donc bien connu des États. La chercheuse britannique Kate Jones a identifié 335 maladies infectieuses apparues entre 1940 et 2004, 60 % d’entre elles trouvaient leur origine dans la faune animale.
Cette même chercheuse explique que l’augmentation de ces zoonoses est en relation directe avec accroissement de l’impact humain sur la biodiversité et plus particulièrement le changement d’affectation des terres.
Pour la FAO, l ‘augmentation des maladies infectieuses émergentes coïncide avec la croissance accélérée des taux de déforestation. Plus de 250 millions d’hectares ont disparu en moins de 40ans ;
L’intensification agricole et la déforestation, ont été les principaux moteurs de l’émergence de virus. « Les changements , la destruction des habitats naturels et l’élevage industriel favorisent des ponts épidémiologiques de l’animal sauvage à l’animal d’élevage et à l’homme »
Pour ces chercheurs une prochaine pandémie est inévitable. A moins que cette crise sans précédent ne soit l’occasion d’une prise de conscience. Il faut faire une vraie transition écologique, remettre l’agriculture au centre des terroirs. Agir localement travailler avec les communautés. Le green deal proposé par la Commission européenne est une main tendue qu’il faudrait saisir.
Pour conclure ces chercheurs en appelle aussi à une intensification des crédits sur la recherche fondamentale pour comprendre les causes en cascade plutôt que de privilégier l’innovation.