Le plan d’investissement pour une Europe durable, appelé aussi Green Deal ou Pacte vert a été présenté par la Commission Européenne en janvier dernier. Il vise à flécher 100 milliards d’euros par an, soit 1 000 milliards d’euros sur 10 ans pour « réaliser le vaste programme écologique européen et atteindre la neutralité carbone en 2050 ». Les défis affichés sont premièrement de financer la transition énergétique du continent, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en améliorant l’efficacité énergétique. L’idée du plan est aussi d’inciter le secteur privé à investir dans la transition verte. Dernier défi, identifier, structurer et exécuter les projets durables. Un soutien aux administrations publiques et aux promoteurs de projets doit être mis en place en ce sens. La présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, comparait alors son plan annoncé à l’UE qui marcherait sur la lune. Les objectifs posés étant d’investir dans les énergies propres et étendre le système d’échanges de droits d’émission, mais aussi renforcer l’économie circulaire et préserver la biodiversité de l’Europe.
Côté financement ce ne seront pas 1000 milliards d’argent frais mais une somme permise par différents effets de leviers. 25% du budget annuel européen serait directement consacré au pacte vert. Il est notamment prévu d’y consacrer 30 % de fonds de la politique régionale de l’UE (Feder et Fonds de cohésion, soit 108 milliards d’euros) et 40 % de ceux de la politique agricole commune (PAC) affectés à des projets agricoles qui participent à la transition écologique.
Le projet compte aussi sur des co-financements nationaux, des investissements publics et privés, de la Banque européenne d’investissement et du programme InvestEU, la création d’un « fonds pour la transition juste », et des recettes du marché du carbone.
Ça c’était avant…
Depuis, la crise du Coronavirus a bousculé l’agenda. Un plan de soutien de 500 milliards d’euros a été voté le 9 avril pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire du coronavirus.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a convoqué un nouveau sommet par vidéoconférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE le jeudi 23 avril prochain. Stipulant qu’ « il est temps de jeter les bases d’une reprise économique robuste. Ce plan doit relancer nos économies tout en favorisant la convergence économique dans l’UE ». Il ajoute « Avec la présidente de la Commission, je travaille sur une feuille de route et un plan d’action pour garantir le bien-être de tous les Européens et ramener l’UE à une croissance forte, durable et inclusive fondée sur une stratégie verte et numérique »
Mauvais signe, avec la pandémie, la Cop 26 La conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui devait se tenir à Glasgow en novembre 2020 a été reportée en 2021 en raison de COVID-19. Et qu’en est-il du sommet UE-Chine initialement prévu en septembre qui devait tenter de poser les bons jalons ?
Il faudra attendre le sommet du 23 avril pour en savoir plus. Espérons au moins que la Banque européenne d’investissement (BEI) ne reviendra pas sur sa décision annoncée en novembre dernier de ne plus financer les énergies fossiles à partir de 2022 et d’orienter 50 % de ses investissements vers la transition écologique en 2025, contre environ 30 % actuellement.
Nous verrons si la lune est pleine, ou si on nous fait marcher.
Carole Le Bechec