Le Réseau Cohérence en coopération avec la Région Bretagne a réalisé une étude pour le développement d’une restauration collective « sans OGM ». Des solutions existent pour exclure ces produits des assiettes.
Souhaitant faire de la Bretagne un territoire « sans OGM » (délibération de 2004), le Conseil Régional a engagé différentes actions. Notamment, il a souhaité que la Région montre l’exemple, en rendant cohérente sa commande publique avec son engagement. C’est dans ce cadre qu’en 2014, le Réseau Cohérence a été chargé de rédiger une étude sur le non OGM dans les lycées.
Enjeux : le « non OGM » une attente forte de la population
C’est un fait, les OGM sont globalement rejetés par la population française. 86 % des Français.es sont inquiets à ce sujet, et ne souhaitent pas en consommer (sondage 2006, CSA Greenpeace).
Ce rejet massif de la population est en partie entendu : on trouve en effet peu de produits contenant des OGM dans les rayons de nos commerces alimentaires, ou dans la restauration collective. Mais des millions de tonnes d’OGM sont importées en France pour l’alimentation animale. Une bonne partie de ces OGM se retrouve bien évidemment en Bretagne, première région d’élevage en France.
Or, aucune réglementation n’impose un étiquetage pour distinguer les produits animaux sans ou avec OGM. S’il est possible d’apposer sur un produit animal la mention « nourris sans OGM » cet étiquetage n’est pas obligatoire, et repose sur le volontarisme des acteurs. Ainsi, sauf présence de la mention « sans OGM », de certaines AOC, ou de logos « bio », excluant les OGM (voir ci-dessous), un consommateur ne peut pas savoir ce qu’ont mangé les animaux dont sont issus les produits qu’il achète.
Le cahier des charges bio garantit l’exclusion des OGM
Des exemples d’étiquetage volontariste « Non OGM »
Un étiquetage incomplet des produits OGM : pas de transparence pour les produits issus d’animaux nourris aux OGM
Pourtant, 95 % des Français-es demandent la mise en place d’une appellation « nourris aux OGM » sur les produits alimentaires issus d’animaux nourris aux OGM (sondage CSA-FNE 2014).
Cette exigence apparaît légitime, au regard des risques liés aux OGM (dissémination dans l’environnement, incertitude sur la santé humaine, appropriation du vivant). De plus, ces OGM, sont en majeure partie constitués de soja, produit en Amérique Latine dans des conditions problématiques. Tolérant à l’herbicide « Roundup » (glyphosate), le soja OGM contribue à la pollution des sols et de l’eau, et menace la santé des populations locales. Et cela, alors que la France est capable de produire des protéines non OGM, dans des conditions respectant l’environnement et les droits sociaux, et assurant un revenu aux producteurs.
Des solutions pour une restauration collective sans OGM
Cette absence d’étiquetage des produits animaux rend difficile une restauration collective sans OGM. Cet enjeu est au cœur de l’étude menée par Cohérence, pour la Région Bretagne « Étude sur le choix d’une restauration collective sans OGM ».
Les solutions identifiées par Cohérence passent ainsi par une meilleure information des fournisseurs et des différents acteurs de la restauration collective sur l’importance des produits animaux non OGM.
Cette étude a débouché sur la mise en place d’une procédure d’achat spécifique « non OGM », commune aux différents groupements de commandes qui réunissent la quasi-totalité des collèges et lycées publics bretons.
La demande a pu être satisfaite par les fournisseurs, parfois même à un coût identique. Ces lots participent ainsi à sensibiliser les coopératives ou les autres fournisseurs à la demande sans OGM, et donc à la structuration des marchés et des filières.
Pour savoir comment exclure, en pratique, les OGM des marchés publics, téléchargez ici, notre fiche technique.
En savoir plus
Télécharger l’étude sur une restauration collective sans OGM en Bretagne
Télécharger la fiche technique pour exclure les OGM de la restauration collective
Le site « consommer sans OGM en Bretagne »
Contacter Cohérence : 02 97 84 98 18