A Gâvres (56), Maison Glaz, havre de transition écologique et citoyen

A la suite de la deuxième Edition de son Forum des coopérations, le Réseau Cohérence publie en partenariat avec Eco-bretons une série d’articles sur l’engagement. Chaque article présente une initiative inspirante en Bretagne avec un focus sur sa manière d’accompagner l’engagement dans les transitions : comment sortir de l’entre-soi ; comment toucher de nouvelles personnes ou comment se relier à d’autres initiatives et coopérer ? Des enjeux auxquels nous tentons de répondre au travers de ce dossier. Nous continuons notre présentation avec une initiative au cœur du pays de Lorient : le tiers lieu éco-breton Maison Glaz, situé sur la pointe des saisies à Gâvres. Pour en faire sa présentation, nous avons rencontré Akira Lavault, co-fondatrice de Maison Glaz et encadrante technique d’insertion espaces verts et bâtiments du site.

Cohérence : « Peux-tu nous présenter Maison Glaz ? »

Akira : « Maison Glaz est un tiers lieu situé à l’entrée de la rade de Lorient. Il s’agit d’une reconversion d’un ancien centre de vacances de l’armée qui a été abandonné dans les années 2010. Cette ancienne zone militaire date d’il y a plus de 300 ans et a été démilitarisée il y a 3 ans. Le site fait 1 hectare et demi et comporte près de 750m2 de bâtiments. En reconvertissant ce site, on s’est donnés pour mission de remettre de la vie sous toutes ses formes sur la pointe de Gâvres et de travailler également à l’adaptation de ce petit caillou aux effets du dérèglement climatique. Donc c’est à la fois, un projet de revitalisation territoriale sur une presqu’île assez vieillissante et d’action climat par suite de l’érosion du trait de côte. »

Cohérence : « Comment pensez-vous arriver à répandre cette envie de s’engager dans une transition écologique autour de vous ? En somme, arrivez-vous à faire tâche d’huile ? »

Akira : « Je dirais d’abord que tout dépend du niveau d’engagement que l’on vise. Ce que nous essayons de faire à Maison Glaz c’est de susciter l’envie chez les gens. En travaillant sur l’inspiration et en essayant de montrer que c’est désirable d’agir, d’abord parce que c’est bon pour soi. Par exemple à Maison Glaz, on vend des produits au bar qui sont sains pour la santé mais également respectueux de la planète. Nos espaces sont également pensés pour être ludiques, dans le style guinguette. Il faut du récréationnel ou du sport comme notre espace yoga, et aussi de la culture ! On a besoin de faire appel à la détente, à l’imaginaire, au bien-être. Il est essentiel de montrer que la transition n’est pas contradictoire avec le plaisir et le confort mais sont au contraire, intimement liés. Il me semble par ailleurs essentiel d’adopter une posture bienveillante et de d’accueil inconditionnel des personnes, quel que soit leur niveau d’engagement, plutôt que des discours alarmistes ou culpabilisants. Et c’est ce que l’on essaie d’incarner à Maison Glaz. En effet, glaz en breton, c’est la couleur de la nature. C’est un nuancier de couleurs indéterminées entre le bleu, le vert et le gris, c’est une couleur indéfinie, changeante au gré des saisons et de la météo. Cela représente le nuancier de toutes les approches possibles pour aller vers la transition écologique et sociale.»

Cohérence : « Quelles sont pour toi les clés de la coopération pour une transition écologique ? »

Akira : « De manière générale, je pense qu’il faut porter une attention très profonde à l’intégration des gens et au ressenti des personnes dans un groupe. Pour moi, la clé de la coopération réside d’abord dans le fait d’avoir un cadre d’écoute assez fin. C’est ce qui permet d’établir la confiance. Deuxième élément : une raison d’être claire, une direction qui donne envie de s’engager. Si la cause est juste et que la confiance est présente, les choses peuvent aboutir. L’enjeu est alors que le projet se déroule dans les meilleures conditions possibles pour chacun. Bien sûr, tout le monde ne répond pas aux mêmes règles uniformes. Par exemple, certaines personnes dans un collectif vont demander plus d’autonomie que d’autres qui auront besoin d’un cadre plus sécurisant et déterminé. En fin de compte, il faut surtout que soient réunis ces éléments : un cadre d’écoute, sécurisant et une direction claire. Ce sont à mon sens, les clés de la coopération. »

Cohérence : « Aurais-tu un événement en tête qui a suscité un certain engouement et engagement à Maison Glaz ? »

Akira : « Bien sûr. Je pense à l’événement du Grand Bain qui a eu lieu début juillet. C’est la jonction entre deux dynamiques, le Festival des Tiers-Lieux de Bretagne et la Tournée des Tiers lieux organisée par l’association des 150 délégués élus de la convention citoyenne pour le climat. Cet événement a suscité un engagement fort, tant de la part des organisateurs, des partenaires que du public. Y ont été abordées les thématiques de l’océan, du climat, des Humains au XXIème siècle avec une focale sur le rôle des tiers-lieux dans la transition écologique, sociale et solidaire. Cet événement a été très partenarial, ce qui en a fait un véritable défi mais également tout son succès. Cela nous a permis de réunir assez de moyens financiers pour organiser une programmation culturelle de qualité. En termes d’engagement, on peut dire que celui-ci a pris multiples formes. On a en effet eu des personnes motrices de la dynamique mais aussi des personnes plus ponctuelles dans leur engagement. Dans tous les cas, il me semble important de se figurer que l’engagement n’est pas un trait permanent, mais qu’il va varier, selon les personnes, mais aussi, pour une même personne, selon les moments de sa vie. »

Cohérence : « Comment Maison Glaz accueille-t-elle les nouveaux porteurs de projets ? »

Akira : « Avec un café (rire). Non, en fait c’est surtout faire en sorte de pouvoir arrimer le projet ou le porteur en question dans le projet Maison Glaz. Notre tiers-lieu est comme une sorte de coquille, et en règle générale, les choses sont assez ouvertes et libres tant qu’elles intègrent la question du lien social, du vivant et du climat. Par exemple, des jeunes artistes du coin sont venus nous voir pour avec un projet qui nécessitait une structure associative du territoire pour se concrétiser. On a écouté leur projet, puis on a tout de suite accepté de porter l’idée avec eux, car ce qui nous intéressait c’était d’apporter un nouveau regard sur le patrimoine du territoire.

Cohérence : Et comment est-ce qu’on fait pour créer du lien autour de l’engagement et pour le maintenir dans le temps ? »

Akira : « En faisant des projets. Les grandes conventions de partenariat que l’on peut signer entre acteurs sur le territoire ont le mérite d’exister mais ce qui compte avant tout, c’est de faire ensemble plutôt que d’avoir l’intention de coopérer. Et puis, ce n’est pas grave si le lien se détend un peu à un moment. Si celui-ci peut se renouer plus tard lors de nouveaux projets, c’est l’essentiel. »

Cohérence : « Enfin, penses-tu que l’on puisse parler d’un archipel de la transition sur le territoire de Lorient ? »

Akira : « Oui et pas que sur le pays de Lorient ! J’aime beaucoup cette expression d’archipel car on est sur une presqu’île ici et j’ai moi-même des origines japonaises. Un archipel possède comme caractéristique de réussir à créer une connexion forte entre toutes les îles qui le composent, tout en respectant l’autonomie de chacun. Sur certains projets, parfois on agit seul, parfois on mobilise les autres de son archipel. Je crois qu’il y a un archipel de la transition et qu’il est à l’échelle de la Bretagne, de la France, de l’Europe et même du monde ! C’est comme ça que se construit le changement, en travaillant chacun sur nos territoires, mais reliés ensemble par une membrane invisible. »

Avec le soutien de la Région Bretagne

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Le RESAM, au cœur de l’engagement des jeunes du Pays de Morlaix

A la suite de la 2ème édition du Forum des Coopérations des Transitions ayant eu lieu le samedi 11 juin à l’Université de Lorient, Cohérence publie une série d’articles sur les initiatives menées par les intervenants du Forum ainsi que les acteurs du territoire en matière d’engagement.

Andrea Lauro, membre du RESAM

Pour ce premier article, nous avons pu échanger avec Andrea Lauro, animateur au RESAM, du Centre de ressources, pour le conseil, la formation, le matériel, le site internet et l’engagement citoyen, notamment de jeunes.

Cohérence : « Peux-tu nous présenter le RESAM ? »

Andrea : « Oui, le RESAM c’est le Réseau d’échanges et de services aux associations du Pays de Morlaix. Le RESAM est né au début des années 2000 suite à une recherche-action liée au développement d’emploi pour les jeunes, en tant que service au sein de la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC). On a vu qu’il y avait de nombreuses associations sur le pays de Morlaix mais que celles-ci étaient isolées. On a donc voulu donner tout d’abord donner les moyens à ces associations de se rencontrer. C’est de là qu’est né le RESAM. Puis 10 ans plus tard, en 2011, le RESAM est devenue une association autonome avec un effectif qui s’est étoffé jusqu’à 5 à 7 personnes aujourd’hui.

Quelques membres de l’équipe du RESAM

L’année dernière, le RESAM a réalisé un dispositif local d’accompagnement, dispositif public permettant aux associations employeuses, structures d’insertion par l’activité économique et autres entreprises d’utilité sociale de bénéficier d’accompagnements sur mesure afin de développer leurs activités, de se consolider et à créer ou pérenniser des emplois.

À la suite de cet accompagnement, il a été décidé de changer le modèle de gouvernance pour adopter un modèle inspiré des principes de la sociocratie. Le RESAM est composé de 7 cercles autonomes et reliés (richesses humaines, finances, engagement, formation et services, observatoire, porte vois, vie associative et territoire et salarié.e.s). Chaque cercle est représenté au Conseil d’administration qui participe également à la prise de décisions (ressources humaines et financements, etc.). Les adhérents rejoignent librement les cercles. Ce nouveau modèle de gouvernance est surtout pensé pour permettre la participation des associations (qui représentent 84% des adhérents) ainsi que des salariés du RESAM.

Le RESAM porte un projet d’accompagnement de la vie associative sous la forme de services. Mais la vocation principale c’est la volonté de faire réseau, de créer des rencontres dans une démarche d’éducation populaire. Les activités du RESAM sont principalement l’engagement des jeunes, la formation, la location de matériel, la mise à disposition d’informations, comme avec l’annuaire qui recense les associations en activité du pays de Morlaix. »

Réunion des jeunes au sein de l’espace 2D

Cohérence : « Comment parvenez-vous à susciter un engagement à travers vos activités ? »

Andréa : « Parfois, on y arrive et parfois pas. On arrive à susciter l’engagement dans la façon dont on approche les personnes. Faire réseau permet de faire connaître les associations et susciter l’engagement. On oriente les bénévoles vers les associations. Par exemple, en diffusant des informations, comme une demande de financement participatif d’une association, on aide des personnes à connaître une association.

On se fait l’intermédiaire entre les initiatives des associations avec des outils partagés. On suscite l’engagement en faisant connaître et en valorisant les missions des bénévoles sur le territoire. Pour ce faire, une plateforme pour le bénévolat qui recense toutes les missions existantes sur le pays de Morlaix a été créée. C’est un outil à la fois numérique et physique à travers l’animation de temps de rencontre. Cela fait le lien entre les acteurs, les nouveaux arrivants sur le territoire mais également les jeunes qui veulent s’engager dans la vie associative.

Il y a un réseau de solidarité à Morlaix et on essaie de faire « tâche d’huile » en communiquant par thématique. »

Cohérence : « Comment accueillez-vous les personnes venant vers vous ? »

Andrea : « Le RESAM a créé des outils et des ressources nécessaires à l’accueil des bénévoles. Par exemple, des soirées de rencontres avec les associations pour savoir comment mieux accueillir les bénévoles.

Le RESAM porte également le projet du 2D-Espace libre, un lieu librement accessible aux jeunes de 18 à 30 ans afin qu’ils développent leurs initiatives, en dehors de toute institution. Cela favorise leur engagement sur un territoire.

Des structures, comme l’Université, le Lycée, la Mission Locale, les Points d’Accueil et d’Écoute Jeunes (PAEJ), la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC), la Ville de Morlaix, Morlaix Communauté y organisent également des événements pour créer du lien. Les clés de l’espace sont dans divers lieux dans la ville. Dans notre dimension d’accueil, y a l’idée que c’est un lieu brut et modulable pour y développer n’importe quel projet. Cela casse un peu les barrières.

Le 2D accueille un chantier d’insertion numérique de l’ULAMIR, des chantiers de jeunes bénévoles ou encore Odyssée, service d’accueil des mineurs étrangers isolés sur le département du Finistère. Tout cela favorise le croisement et la mixité des différents publics et participe à la dimension d’accueil. »

Cohérence : « Quels sont les facteurs de la coopération et les difficultés rencontrées pour la créer voire la maintenir une fois établie ? »

Andrea : « On coopère à différentes échelles. Par exemple, avec l’État au niveau départemental, le RESAM s’est engagé cette année dans la démarche Guid’Asso. Cette démarche existe également au niveau national et vise à labelliser les acteurs qui accompagnent les associations. On coopère également avec les collectivités et les bénévoles, qui eux-mêmes coopèrent entre eux. Les difficultés que l’on peut rencontrer sont souvent d’ordre financier ou politique. Par exemple, la collectivité avec laquelle on va travailler peut avoir une vision différente de la nôtre sur certains projets et coopérer peut s’avérer difficile surtout lorsque la collectivité est chargée du financement.

Entre associations, la coopération rencontre ses limites. Le sentiment d’exclusion sur des projets, la mise en concurrence entre les associations peut être des freins à la coopération. La coopération est difficile à maintenir quand une nouvelle personne intègre une équipe avec une vision des choses différente. Dans les périodes de surcharge de travail, on oublie de coopérer. La coopération demande du temps. Certains sujets amènent plus de coopération notamment sur l’accompagnement de la vie associative, sur l’engagement des jeunes, pour les formations des volontaires en service civique et lors de grands événements comme le Festival des Solidarités, Festisol. »

Cohérence : « Quels moyens (communication, d’animation, humains) mobilisez-vous pour faire pour toucher le plus de monde ? »

Andréa : « Nous utilisons surtout des outils numériques comme la lettre d’informations hebdomadaire. Cela permet de faire découvrir les initiatives des membres du réseau aux adhérents et aux autres structures associatives. On utilise aussi un agenda partagé.

On a aussi créé un outil appelé Bénévol’art, qui est une sorte de charte expliquant le parcours de vie de l’association et la façon dont on accueille les bénévoles.

La rencontre directe fait aussi partie de nos outils. Au mois de septembre, le RESAM est présent sur les forums des associations. C’est l’occasion pour nous de rencontrer les associations et identifier leurs besoins, les mettre en relation avec d’autres associations, avoir des retours sur nos activités. On organise également des temps de travail collectif, des moments de rencontre comme les speed dating où les associations et les jeunes échangent en quelques minutes. »

Cohérence : « A quelle occasion et par quels moyens avez-vous réussi à toucher le plus grand nombre ? Pouvez-vous nous parler de cette expérience ? »

« Une expérience qui a rencontré pas mal de succès. »

Andrea : « Une expérience qui a rencontré pas mal de succès, c’est le Festival des solidarités (Festisol), qui a eu lieu en novembre dernier et organisé par La Maison du Monde, collectif animé par le RESAM. C’est un festival très riche. Ce festival existe depuis plus de 20 ans et a lieu chaque année. C’est le rendez-vous annuel sur la solidarité qui réunit plusieurs associations autour de l’entraide. Il y a une thématique nationale (environnement, solidarité, etc.) sur laquelle on organise des conférences, des débats, des projections de films avec intervenant, spectacles, animations et témoignages. C’est toujours une réussite. C’est un événement qui mobilise les gens et sur lequel de nombreuses associations sont présentes et qui crée une dynamique territoriale. On a une communication collective et une mobilisation du réseau de chaque association. C’est un bon exemple de réussite et de mobilisation ce Festival et ce, grâce à la coopération entre associations différentes, la mobilisation collective et le réseau de chaque association qui est mobilisé. »

Cohérence : « Comment est-ce que vous favorisez la connexion entre les acteurs de la transition sur le territoire du Pays de Morlaix ? »

Andrea : « On travaille en partenariat avec d’autres acteurs comme l’espace associatif de Quimper, le Mouvement Associatif de Bretagne (MAB) et le Réseau national des Maisons des associations. On travaille dans une dynamique de coopération avec les autres acteurs du territoire. »

Cohérence : « Merci beaucoup Andrea pour ce moment d’échange. »

Andréa : « Merci à vous. »

Avec le soutien de la Région Bretagne

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Forum des coopérations : merci et RDV pour la prochaine édition !

Accueil le matin des participants

Nous étions 40 réunis le samedi 11 juin 2022 au matin pour échanger sur l’engagement et les transitions : acteurs du Pays de Lorient, de Morlaix, de Pontivy et de Quimper, une belle rencontre avec des échanges inspirants.

L’objectif était de travailler et réfléchir ensemble aux conditions de l’engagement :

Comment dépasser le cercle des convaincu-es ?

Comment est-ce que l’engagement a évolué ces dernières années avec la crise du COVID mais également les nouvelles formes de mobilisations (réseaux sociaux, mouvements pour le climat, gilets jaunes…) ?

Qu’est-ce qui motive et pousse à s’engager pour une cause ?

Nous avons eu le plaisir d’interviewer Patricia Loncle (sociologue et spécialiste de l’engagement, notamment des jeunes) avant le Forum afin qu’elle nous donne des pistes de réflexion sur la question de l’engagement.

Quelques réflexions générales

La question posée « Comment donner envie de s’engager dans les transitions » pose d’emblée deux sujets : d’une part la question de l’engagement en général (ce qui motive ou peut freiner l’engagement) et d’autre part la question particulière des transitions (écologiques, sociales, démocratiques). Les crises que l’on traverse, qui sont de plus en plus grave (économiques, écologiques, sanitaires) et qui vont s’aggraver nous invitent à mettre en place dès maintenant des dynamiques et formes de solidarité à un niveau très local. La proximité géographique et la nécessité de s’ancrer sur un territoire est un sujet qui est revenu tout au long de la matinée ainsi que la question de l’accueil. Accueillir l’autre dans sa différence, ne pas tenter de convaincre mais faire preuve de compréhension, d’humilité et de pédagogie.

Pour aller un peu plus loin, plusieurs éléments semblent essentiels pour créer les conditions de l’engagement (en général) et plus particulièrement dans les transitions :

Ce qui freine l’engagement (et notamment dans les transitions)

En premier lieu il y a des facteurs sociologiques qui peuvent expliquer les difficultés à l’engagement (cf l’interview de Patricia Loncle) mais également d’autres éléments sur lesquels les associations ou collectifs peuvent agir directement :

  • Sentiment d’impuissance : la difficulté de lutter contre une société capitaliste et carbonée (« David contre Goliath »), avoir le sentiment que l’action individuelle ou collective à petite échelle est inutile, …
  • Le manque d’énergie et de temps disponible (en lien avec la société capitaliste dans laquelle nous luttons)
  • La difficulté de changer les habitudes : convaincre ne marche pas, le jugement moral repousse, les biais cognitifs empêchent la remise en question…
Quelques réflexions des participants sur la notion d’engagement
Groupe de travail

Créer des espaces (au sens large du terme) inclusifs :

  • Des espaces physiques adapté-es (tiers-lieux, espaces associatifs…) ouverts à toutes et tous en terme d’horaires, d’accessibilité, de propositions d’activités, de possibilité d’implication…
  • Ce qui amène à l’ouverture dans la gouvernance : le RESAM a témoigné de leur expérience de transformation d’une gouvernance d’une association « classique » à une gouvernance horizontale basée sur la sociocratie (avec notamment une organisation par cercle) afin de correspondre aussi aux valeurs portées notamment par les jeunes qui s’engagent aujourd’hui et qui se sont investi-es ces dernières années au sein de la structure.
  • Rendre accessible l’information : utiliser les outils de communication pour faire connaître ce qui existe, rendre visible ce qui se fait et expliciter comment s’impliquer.
  • Prendre soin pour amener de la disponibilité

Faire vivre plutôt que d’essayer de convaincre

  • Expérimenter et faire vivre des expériences immersives permet de toucher par le sensible et le concret plutôt que de passer par le discours : on change en apprenant à faire autrement
  • Faire de l’éducation populaire : ne pas séparer l’action et l’analyse, développer des dynamiques collectives et des pratiques d’autogestion…

Se baser sur l’universel

  • Partir de l’intérêt général, des communs et mettre en commun le plus possible (matériel,…)
  • Créer de la joie par la convivialité : inciter par le plaisir de faire, inviter par le plaisir de se retrouver.
Echanges entre les groupes de travail

Vous pouvez trouver un compte-rendu plus précis des échanges par ici.

Plusieurs articles seront publiés dans la suite du Forum sur le sujet de l’engagement dans les semaines et mois à venir, si vous souhaitez y contribuer, faites-le nous savoir par là :)

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Samedi 11 juin 2022 : Forum des Coopérations pour les Transitions – 2ème édition

Donner envie de s’engager dans les transitions

Le Réseau Cohérence organise la 2ème édition de ce qui était le « Forum des initiatives citoyennes » et qui devient le « Forum des coopérations pour les transitions »

L’évènement aura lieu le samedi 11 juin 2022 de 9h30 à 13h à la Faculté des sciences de Lorient.

Dans le contexte de cette année électorale et de la poursuite de la Breizh Cop, le Réseau Cohérence vous propose réfléchir ensemble sur les conditions de coopération entre les citoyens, les associations et les collectivités locales pour réussir les transitions nécessaires à nos territoires.

Cette édition aura pour thématique « Donner envie de s’engager dans les transitions » afin de travailler et réfléchir ensemble aux conditions de l’engagement :

  • Comment dépasser le cercle des convaincu-es ?
  • Comment est-ce que l’engagement a évolué ces dernières années avec la crise du COVID mais également les nouvelles formes de mobilisations (réseaux sociaux, mouvements pour le climat, gilets jaunes…) ?
  • Qu’est-ce qui motive et pousse à s’engager pour une cause ?

La matinée se déroulera en deux temps :

10h-11h Plénière de discussion en « cercle samoan » ou « aquarium » (« fish bowl »), qui permet un partage d’expérience de l’ensemble des participant-es. Avec la participation de :

  • Margot Cudennec-Fily et Andrea Lauro (RESAM – Réseau Echanges Services Associations du pays de Morlaix)
  • Eva Cartier et Simon Suire (Bascule Argoat)
  • Patricia Loncle (sociologue et spécialiste de l’engagement, témoignage spécial en vidéo)

11h15-12h45 Forum Ouvert (ateliers proposés par les participant-es).

Ouvert à tous, citoyens, membres d’associations et élus, ce Forum sera également l’occasion pour le Réseau Cohérence et ses membres de se retrouver et de construire ensemble une réflexion et de travailler concrètement sur ce sujet.

13h La matinée se terminera par un temps convivial autour d’un pique-nique partagé.

Pour y participer, inscrivez-vous via ce lien : https://framaforms.org/inscription-donner-envie-de-sengager-dans-les-transitions-1652188282

En espérant vous y voir nombreuses et nombreux !

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Appel à initiatives / Lorient ExprESS des Transitions

Le projet Lorient ExprESS des Transitions est sur les rails! Porté par 6 structures (C2Sol, TAg 56, Réseau Cohérence, Bretagne Energie Citoyenne, Optim’ism et ALOEN), Lorient ExprESS a pour objectif de tester en 2022 une nouvelle méthode coopérative pour propulser collectivement et joyeusement les initiatives de transitions sur le Pays de Lorient.

A la rentrée se tiendra notamment un évènement ouvert à tou.tes, qui permettra de faire connaître une trentaine d’initiatives et aussi de s’y impliquer concrètement. D’un format proche d’un hackathon (productif & festif !), l’objectif de ce temps fort sera de faire avancer collectivement des initiatives de transition. Réservez votre samedi 15 octobre 2022 !

Nous pensons que la démarche Lorient ExprESS des Transitions peut vous intéresser et que vous pourriez vous impliquer dès à présent dans l’une de ses étapes majeures : le lancement de l’Appel à Initiatives.

Pour détecter ces projets ou idées, nous lançons un appel à initiatives. Si vous connaissez un porteur de projet (collectif, entrepreneurial et/ou citoyen) ou d’idée (il·elle a identifié un manque, un besoin non couvert, et a la conviction qu’il y a une solution collective à trouver pour une problématique), merci de lui diffuser cette information.

>>> Pour plus d’informations sur Lorient ExprESS des Transitions :

  • Prenez connaissance du projet sur notre site internet : https://lorientexpress.bzh/ et notamment sa page concernant l’Appel à Initiatives,
  • Nous sommes disponibles pour vous rencontrer et vous expliquer plus largement la démarche si vous le souhaitez.

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Le Défi Callacois : un projet d’envergure dans les Côtes d’Armor

Crédit Photo : Patrick Steun

La ville de Callac relève le défi de la transition écologique et solidaire ! D’Avril à Octobre 2022, les callacoises et callacois se verront proposer un court diagnostic de leurs pratiques du quotidien. Le but est d’identifier des pistes d’améliorations possibles sur les thèmes de la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie, pour arriver à une réponse massive et progressive aux enjeux économiques et environnementaux actuels.

C’est dans le cadre du programme de Guingamp-Paimpol agglomération « Le climat change. Et moi ? » que ce projet est né. Ayant pour objectifs de sensibiliser et mobiliser massivement les habitant-es en faveur des transitions écologiques, Guingamp-Paimpol Agglomération a proposé à la commune de Callac de participer à cette expérimentation. C’est dans ce cadre que Cohérence et la société Kovalence ont été missionné par l’agglomération pour accompagner les habitant-e-s.

La démarche est d’accompagner les foyers callacois en les aidant à identifier les points à valoriser et/ou à améliorer dans leurs pratiques quotidiennes. Selon leurs envies et contraintes, les callacois-es seront accompagnés dans leurs démarches, et conseillés sur les alternatives, contacts ou aides publiques possibles pour réaliser leurs transitions.

Cette opération se déroulera d’avril à juillet 2022 et s’achèvera par la tenue d’une fête organisée par la commune le 1er octobre 2022.

Une première expérience, qui si elle réussit, pourrait être étendue à d’autres communes de Guingamp-Paimpol agglomération.

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Laillé en Biodiversité : des « habitant-es en action » pour la protection de la biodiversité sur leur commune !

Lancé en Janvier 2022, le projet « Laillé en Biodiversité – Habitant-es en action » proposé par la commune de Laillé (35) et Cohérence regroupe une vingtaine de foyers volontaires. Le groupe se réunit tous les mois autour d’activités collectives et de défis individuels concrets, pour agir en faveur de la préservation de la biodiversité.

A Laillé (Ille-et-Vilaine), on mise sur la mobilisation citoyenne pour préserver la richesse naturelle du territoire. Cohérence anime depuis le début de l’année un programme d’accompagnement autour des transitions écologiques et solidaires, en passant par la thématique de la biodiversité.

Les participants, de profils et d’engagements divers,  sont en tout cas tous très « curieux de nature », et se sont engagés pour 8 mois de réflexions et d’actions communes en faveur de la nature qui les entoure.

Entre participation à une fresque de la biodiversité, observation des oiseaux, visite du « jardin vivant » de Sylvain Lefebvre et plantation d’espèces locales et mellifères, ces Lailléen-nes échangent, partagent et se mettent en action ensemble pour préserver la biodiversité dans leurs commune et jardins.

Cohérence a proposé aux  « habitant-es en action »  la réalisation d’un diagnostic de leurs pratiques déjà en place, des temps individuels et collectifs d’apprentissages et d’actions concrètes autour des questions biodiversité, ainsi que des ressources complémentaires pour aller plus loin dans cette démarche.

Les participants seront prochainement mobilisés autour d’un chantier participatif sur la commune avec l’association locale « Un petit coin de parapluie », et invités à « réensauvager » quelques parties de leurs jardins.

Autour d’une volonté collective de protéger la nature et ses richesses, cet accompagnement s’inscrit dans une action globale de la commune en faveur de la biodiversité mobilisant habitant-es et associations locales.

Une démarche placée sous le signe de l’expérimentation, de l’échange et du bien-être communément ressenti au contact de la nature, pour s’émerveiller ensemble de sa complexité et tendre vers des comportements permettant de préserver sa richesse.

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L’Agenda des transitions pour la biodiversité

Le Réseau Cohérence propose une nouvelle version thématique de l’Agenda des transitions. Le questionnaire explore à travers 7 rubriques des leviers d’action concrets de notre vie quotidienne en faveur de la biodiversité. Ce sont des propositions d’actions qui peuvent être réalisées en famille ou individuellement. Ce questionnaire est pour vous et nous vous invitons à prendre quelques minutes pour le remplir chez vous . Si vous n’avez pas d’imprimante vous pouvez nous demander (contact@reseau-coherence.org) une version .doc ou excel.

Nous avons également choisi d’accompagnement ce questionnaire d’une documentation permettant de comprendre les enjeux liés à certaines questions et de faciliter l’utilisation du questionnaire. Vous trouverez cette documentation ci-dessous.

Ce questionnaire a été réalisé par le Réseau Cohérence à l’occasion de l’accompagnement d’un groupe de foyers de décembre 2021 à septembre 2022 sur la commune de Laillé « Habitant-es en action » et avec l’appui de partenaires du Réseau dont la LPO, Bretagne Vivante et Eau&rivière de Bretagne. Merci à celleux qui ont participé aux réflexions et à la relecture du document !

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Edito

Et si la préoccupation persistante des français …la lutte contre le réchauffement climatique s’exprimait enfin au élections législatives !

Au moment où vous lirez ce texte nous serons fixés sur la nature du régime politique qui scellera notre avenir. Si pour notre part et en cohérence avec notre positionnement de toujours nous optons sans ambiguïté pour le président sortant face à une alternance qui interdirait désormais tout espoir de changement, vous ne serez pas surpris que nous vous invitions à préparer dès maintenant les conditions pour permettre que le président soit contraint de mettre en œuvre un pacte pour la Transition écologique sociale et solidaire

Le Pacte pour la Transition a été porté durant les élections municipales de 2020 par des groupes de citoyen·nes afin d’engager les candidat·es à mettre en œuvre  un programme destiné à sauver la Planète. Si, en effet, chaque geste compte, l’accompagnement collectif est essentiel. Les transitions rassemblent les commune, les collectivités, à fortiori le pays tout entier. Il est donc important que nous nous mobilisions.

La campagne qui s’est déroulée jusqu’à maintenant s’est focalisée sur le pouvoir d’achat dans une ambiance fortement marquée par le climat de désespérance accentué par la guerre à nos portes. Même si la question climatique reste une préoccupation majeure des français les candidats qui ont mis le changement au cœur de leur programme n’ont pas emporté le suffrage des électeurs. La cristallisation qui fait suite à la bataille du premier tour a pour effet de focaliser la campagne du président sortant sur son bilan écologique face à une concurrente inaudible sur ce point qui va jusqu’à proposer la démolition des éoliennes.

La tentative de récupération des électeurs ne peut faire illusion, le bilan d’Emmanuel Macron accentué ses derniers mois par des reculs en matière agricole est affligeant.

Les législatives qui suivront les présidentielles peuvent et doivent constituer un démenti et permettre de rappeler au locataire de l’Élysée que c’est au Parlement et plus particulièrement à l’Assemblée nationale que s’élabore la politique du gouvernement dans le respect d’une constitution qui consacre certes un domaine réservé mais oblige le président à tenir compte de l’expression du suffrage universel exprimé par la volonté populaire.

Nous vous invitons donc à interpeller avec le concours du Pacte pour la Transition, les candidats à la députation pour renouveler le débat, donner toute sa place à la lutte contre le réchauffement climatique et la lutte pour la biodiversité et infliger un démenti à la verticalisation du pouvoir. La progression du candidat de l’union populaire, la dynamique du vote utile à gauche qui s’est manifestée au 1er tour de la présidentielle doit permettre un rassemblement autour d’un programme cohérent tant sur le plan social qu’écologique.

Marc Pouvreau, Co-président du Réseau Cohérence

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C.A.M.P à Locmiquélic : pour une rencontre festive et familiale placée sous le signe de l’art et de la biodiversité du 20 août au 18 septembre 2022

A Locmiquélic commune d’outre rade du pays de Lorient, connue pour sa fête des Langoustines et son site naturel protégé, les marais de Pen Mané, se déroulera une manifestation inédite parrainée notamment par le ministère de la Culture .

Sur le site de l’ancien camping municipal en bordure des marais, les artistes pressentis, chorégraphes architecte mais aussi botanistes et « médiateurs » de techniques corporelles sont invités à s’inspirer du site naturel pour concevoir des animations qui se dérouleront en journée dans une ambiance familiale pendant un mois.

Le soutien de l’agglomération du pays de Lorient, de la commune de Locmiquélic et la coopération avec des partenaires culturels tels que le « Conservatoire du Littoral » , «Radio Balises », « L’Hydrophone », « les Ateliers du bout de la Cale », « J’ai vu un documentaire » sont un gage de réussite

A noter aussi que « Maison Glaz », le Tiers lieu voisin de Gâvres assurera la partie intendance.

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