Edito : Tous dehors pour changer d’ère

Déjà plus de 3 mois que le mouvement des gilets jaunes a débuté. Ils sont toujours là, bien vaillants bien que moins nombreux sur les ronds-points comme sur une voie de garage. Mais cette voie et cette voix marquent aussi un carrefour. Ce mouvement aura eu déjà un immense intérêt, celui de faire s’exprimer et se lever les citoyens sur le pouvoir « d’achat » mais aussi sur la démocratie, la fiscalité, l’emploi, la transition écologique…d’abord dans la rue et puis dans les grands débats qui ont été organisés.

 Auparavant, Il y avait eu nuit debout… Qu’en est-il resté ? Certainement au moins déjà cette idée que chacun peut se lever et exprimer ses points de vue.

Le citoyen sort de sa tanière.  L’affaire du siècle recueille plus de 2 millions de signatures. Cet appel met en cause directement les politiques sur leur responsabilité dans l’inaction face au changement climatique. Cela démontre déjà que le déni n’est plus du côté des citoyens. Sortant pour certains de l’aveuglement volontaire, de la réflexion passive et de l’individualisme, ces citoyens ne se tairont plus car le combat à mener est immense. Et chacun peut en sentir, jour après jour, l’urgence.

Ce combat, il est bien sûr pour un partage plus équitable des richesses, mais il doit surtout être aussi celui de la défense du vivant et de la solidarité. Face au réchauffement climatique et à l’effondrement de la biodiversité l’homme doit complètement repenser sa manière de vivre. La croissance n’est pas soutenable. La sur-industrialisation, la mondialisation des échanges, la surexploitation et la pollution des biens communs est un modèle à bannir vite sous peine de faire disparaitre l’humanité avec les autres espèces.

Peut-on rêver que tous les peuples engagent cette nouvelle ère ? Réussiront-ils à faire pression sur leurs gouvernements pour les forcer à agir ? C’est une marée humaine qu’il faut lever pour forcer les gouvernants à agir. Sortons tous et rejoignons les marches qui sont organisées comme celles du 15 et 16 mars.

L’espoir est dans la jeunesse, derrière les figures de proue que sont souvent de jeunes adolescentes médiatisées, ce sont toutes ces dizaines de milliers de jeunes qui semblent conscients des enjeux. Le sont-ils aussi dans leurs comportements quotidiens? Sont-ils prêts à réduire leur consommation? Ils devront aussi inventer un nouveau monde.

Nous, militants de longue date, nous devons continuer à montrer et construire les solutions. C’est une vraie rupture qui doit être menée, dans les esprits, dans les modes de vie. On ne refera pas une économie verte de l’ampleur de l’économie thermique, cela serait foncer pour mieux chuter. Non, les solutions seront basées sur la sobriété, la solidarité et surtout la protection du vivant et des biens communs comme condition sine qua none.

Carole Le Bechec, co-présidente

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