Edito : La transition sans rupture a-t-elle un sens ?

C’était une manière provocante de poser le débat de notre dernière assemblée générale qui a rassemblé près de 150 personnes à Saint-Malo le 13 avril dernier. Le moins que l’on puisse dire c’est que nous avons tiré dans le mille !

Ce jour-là, malheureusement pour des raisons d’agenda et de grèves des trains, deux intervenants prévus n’ont pu se rendre dans la cité corsaire. Jean-Claude Pierre, notre porte-parole, nous a manqué pour sa hauteur de vue, sa fine connaissance des enjeux et modalités de la transition et son habitude des débats. L’experte climat de la FNH n’a pas pu nous expliciter l’état actuel des recherches sur les conséquences et les solutions à mettre en œuvre pour lutter contre le changement climatique ainsi que les négociations en cours.

L’atmosphère de cette réunion fut, tout comme le climat, assez chaude.

Au côté de Julien Moreau, l’éco-aventurier, l’association de transition malouine 6 J’Ose et une représentante du conseil de développement du pays malouin, le vice-président du Conseil régional à l’environnement a été particulièrement dans le viseur des participants. Beaucoup de ces derniers ont mis en débat la volonté et la capacité des politiques des différents échelons territoriaux à répondre aux nécessaires transitions. Ceci traduit selon moi l’incompréhension de plus en plus vive du citoyen face à la force d’inertie politique. Vous le savez, c’est toujours difficile de mobiliser des personnes pour participer à un débat. Je pense que la fréquentation et l’intensité de cette rencontre montre l’attente forte des citoyens et leur désillusion. Un argument de plus pour que les politiques s’activent !

Pour Cohérence qui avait choisi de faire labéliser l’évènement Breizh Cop, nous avons rempli la mission que nous nous étions aussi donnée : recueillir de précieux avis citoyens sur les objectifs à cibler par la Breizh Cop et expliciter et diffuser l’agenda 21 du citoyen .

Pour tous ceux qui n’ont pas pu se joindre à nous le 13 avril dernier voici comment nous avions introduit le débat.

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Si le terme de transition évoque jusqu’à présent une sorte de trajectoire douce, nous pensons qu’il nous faut au contraire engager de vraies ruptures car le temps est compté. De toutes parts tombent les mauvaises nouvelles qui traduisent une accélération vertigineuse des dégâts causés à notre planète. Qui peut dire comment l’humanité où qu’elle soit peut résister à un tel emballement ?

Rappelons les plus récents. 15 000 scientifiques de 184 pays ont signé un appel contre la dégradation sans précédent de l’environnement. Il est urgent d’agir face aux risques colossaux et avérés qui menacent l’humanité. Cet appel se base sur l’analyse de 9 indicateurs mondiaux dont l’évolution est suivie depuis 1960 jusqu’à 2016. Citons l’eau, les ressources de la mer, la déforestation, la perte de 58% des espèces vertébrées, la hausse des émissions de CO2, l’augmentation de la population mondiale.

Les dernières études évaluent le déclin des colonies d’abeilles à 30% chaque année. Le journal Le Monde titrait le mois dernier sur le déclin catastrophique du tiers des oiseaux des campagnes en 15 ans. Fin 2017, une étude poussée allemande alertait sur la disparition de 75 à 80 % des insectes volants depuis le début des années 90 indiquant qu’il faut changer les pratiques agricoles sur des surfaces considérables.

Sur le changement climatique, d’après l’ONU, « il est encore possible d’éviter la surchauffe généralisée. Une rupture dans les technologies et les investissements peut réduire les émissions tout en créant d’immenses opportunités sociales, économiques et environnementales ».  Seule une réelle rupture permettrait d’enrayer le déclin de nos ressources vitales et pourrait jeter les bases d’une régénération de celles-ci.

A son niveau, la Breizh Cop se doit de faire sa part et avec elle l’ensemble des citoyens, des entreprises, des collectivités, des organismes en fonction de leur responsabilité pour contribuer à sauvegarder nos biens communs, les ressources naturelles et les écosystèmes.

Chacun a son niveau de responsabilité et selon ses possibilités peut agir.

Aux élus politiques, nous disons : ayez de la volonté !

Aux Institutions : mettez-en œuvre des plans d’action ambitieux !

Aux Entreprises : produisez de manière durable, orientez la demande vers des produits qui respectent les écosystèmes. L’heure est à l’économie circulaire et à l’arrêt des pollutions de de l’eau, l’air et la terre.

Aux Associations : alertez, proposez et organisez les solutions ! Il en existe déjà de très nombreuses sur les territoires, elles sont à essaimer.

A nous tous : changeons nos habitudes, mettons-en œuvre la transition dans notre vie quotidienne !

Carole Le Bechec

Co-présidente du Réseau Cohérence

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